Publié dans Economie

Effet « Confinement » - Les vécus des employés et des employeurs

Publié le jeudi, 02 avril 2020


L’économie doit continuer à tourner. Face à la crise sanitaire qui sévit actuellement dans le pays, les entreprises ont dû notamment opter pour des changements pour pouvoir continuer de fonctionner. Que ce soit au niveau des PME (Petites et moyennes entreprises) ou des grandes entreprises, de nouvelles dispositions ont alors été prises d’un côté pour leur permettre de continuer  leurs entreprises et d’un autre pour préserver au maximum leurs employés. Il ne faut pas oublier que le Président a déclaré l’Etat d’urgence sanitaire, le 19 mars dernier. Des entreprises, travaillant dans divers secteurs d’activités comme les télécommunications ou encore les services financiers, ont ainsi été réquisitionnées. Directeurs et employés nous racontent alors leurs vécus face à toute cette situation. Ils exposent les changements ainsi que leurs ressentis face à cela.
Propos recueillis par Rova Randria et Solange Heriniaina
« Le plus important pour nous c'est la santé de tous nos collaborateurs et de nos clients », selon Mamy Rakotobe, directeur des ressources humaines de la BNI Madagascar
« Nous avons pris les mesures barrières bien avant le confinement. Conformément au discours du Président de la République, les banques doivent maintenir leurs activités. Nous avons donc renforcé ces mesures tout en rajoutant de nouvelles dispositions afin de pouvoir fonctionner sous les contraintes que nous connaissons tous, à savoir la prévention et la protection de nos collaborateurs avec des sensibilisations strictes des consignes de sécurité sanitaire dont la dotation de masques, de gels désinfectants ainsi que de savon liquide, sans oublier la prise de température à l'entrée du bureau. Nous avons aussi organisé le transport de tout notre personnel et la sensibilisation par site par des médecins d'entreprise. Une nouvelle organisation de travail a été mise en place également afin de s'adapter à la situation. Le télétravail et la réunion par visioconférence sont particulièrement privilégiés. Le nombre de personnes, personnel ou clients, dans une salle est aussi réduit au maximum, avec obligation de respect de la distance sécuritaire d’un mètre. Les équipes  ont été également divisées sur plusieurs sites afin de limiter les risques en cas de contagion. Le plus important pour nous c'est la santé de tous nos collaborateurs et de nos clients. Nous faisons donc tout notre possible pour les protéger tout en délivrant des services de qualité. Animée par nos valeurs, notre équipe reste engagée et soudée pour faire face à la situation actuelle ».
« Le volume de travail a légèrement augmenté », explique Elodie Ramamonjison, community manager d’une entreprise de télécommunications.
« Nous n’avons pas tellement eu de changement considérable au niveau de notre organisation. D’après le Président de la République, le secteur dans lequel je travaille est un secteur essentiel. Nous sommes donc une entreprise réquisitionnée. Dans ce contexte, mon entreprise a ainsi adopté des mesures égalitaires pour ses collaborateurs. Ainsi, il y a ceux qui partent en congé annuel et ceux qui sont en télétravail, et d’autres, comme moi, doivent venir au bureau. Avant, notre entreprise disposait déjà d’un transport pour son personnel. Ce sont les horaires qui ont été modifiés pour rassurer les employés. Aujourd’hui, nous entrons donc plus tard et nous sortons plus tôt. Quant à la question des mesures sanitaires, nous avons reçu des masques et des solutions hydroalcooliques. Quant aux employés en contact direct avec les clients, ils ont reçu des masques, des gants mais aussi des solutions désinfectantes. Les sorties et les entrées de l’enceinte de notre entreprise ont aussi été restreintes. Nous sommes dans l'obligation d'apporter notre déjeuner de chez nous. Heureusement, nous avons un espace très agréable pour déjeuner avec nos collègues. Le seul hic est que, face au nombre réduit de personnel, le volume de travail a légèrement augmenté. Par rapport aux mesures que mon entreprise a optées pour ses employés, je suis particulièrement rassurée ».
Razanajafy Livaniaina, Ikiray Miel Madagascar: Le fondateur devient également livreur
«  Notre organisation interne a grandement changé durant ce confinement. J’ai arrêté d’employer mes collaborateurs par mesure de prévention. Au lieu de disposer deux livreurs de produits, je me charge toute seule de la tâche. Alors que la demande de miel a fortement augmenté depuis le confinement. Il faut noter que le miel est tellement prisé grâce à ces vertus thérapeutiques. Nos commandes ont doublé durant ces dix derniers jours. Si nous étions à une livraison par semaine, nous recevons maintenant des commandes tous les jours. En plus, les gens préfèrent les services de livraison. Ils ne se déplacent plus dans nos revendeurs. C’est moi qui assure donc toutes les livraisons durant les dix derniers jours. Vu le contexte sanitaire actuel, j’ai déjà pris les mesures nécessaires lors de la livraison. Je ne frappe plus à la porte des clients mais j’attends dans la voiture. Ensuite, je mets les produits dans un panier pour éviter les contacts. Le client, quant à lui, verse directement l’argent dans un sac. Je respecte toutes les mesures sanitaires».
Maya Ralaizafindrakoto, chargé de l’entrepreneuriat à l’ambassade de France: Une évaluation des candidats à travers l’appel téléphonique
« Je suis chargé du projet entrepreneuriat à l’ambassade de France à Madagascar. On recrute en ce moment la deuxième promotion de porteurs de projet. Nous étions à l’étape de la présélection lors de la déclaration du confinement. Par conséquent, on a annulé le pitch final et l’évaluation directe des candidats. Normalement, les porteurs de projet remplissent un formulaire. Ils passent ensuite un entretien d’embauche. Pour ceux qui n’ont pas pu remplir les formulaires, je les contacte par téléphone et c’est à travers notre discussion téléphonique que je les évalue. Par ailleurs, travailler à la maison requiert un peu de discipline et beaucoup de concentration. On est parfois tenté de faire des choses, de regarder la télé, de se reposer ou faire autre chose. Mais l’avantage c’est de choisir nous-mêmes notre heure de travail. On n’est pas obligé de rentrer à 8h du matin et sortir à 4 heures de l’après- midi puisqu’on reste chez soi ».


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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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